Les doutes dans les origines des andriana
Plus complexe est le cas des autres « chefs d’immigrants
», les mpitarik’olona, venant de l’Est et ayant pour
objectif d’atteindre les HautesTerres, comme celui de Ratsitakadrazana,
fondateur du village Ambohitsitakatra près d’Anjozorobe que
les Historiens qualifient d’un des premiers villages du Centre du
pays.
devenu « seigneur du village », comme les autres dans les
leurs, il était ex professio andriana, mais sa génélalogie
fut négligée par la plupart des historiens, bien que sa
progéniture se mélangea plus tard avec celle d’andrianerinerina
dans l’arbre généalogique que nous connaissons.
la nébulosité dans la recherche des origines des andriana
émane de la classification faite par le roi ralambo de ses proches
parents. nous mettons en exergue le mot « proches » pour souligner
que les autres andriana furent écartés de cette première
mais aussi d’autres classifications. seuls les descendants des andrianteloray,
des zanadralambo et à priori de son fils et héritier andrianjaka
furent reconnus dans le royaume merina comme andriana. andriamasinavalona,
qui surclassa la classification de ralambo avec ses enfants non-régnants
(les andriamasinavalona) est un descendant du roi andrianjaka de son père
ainsi que andrianampoinimerina, dont la lignée s’arrête
à radama i son fils, de sa mère.
qui est alors andriana et qui ne l‘est pas ? les andriana du vakinankaratra
(andriantsileondrafy au temps du réunificateur andrianampoinimerina)
sont des descendants de parents de andrianamboninolona, sans être
membres du groupe andrianamboninolona, et ne sont pas reconnus comme tels
par la généalogie classée par ralambo ni par celle
de andriamasinavalona ou de andrianampoinimerina lui-même. en imamo,
bien que descendants d’andriambahoaka, un des grands rois du centre
du pays, sinon le premier, seuls les descendants d’andriamary, souverain
de l’imamo occidentale, frère de sang (et de guerres) d’andrianampoinimerina,
furent reconnus par les ambaniandro (merina) comme andriana, car ils étaient
classés par ce frère de sang parmi les zazamarolahy (archiducs),
mais avec l’additif amin’andriamary. ils n’avaient pas
les mêmes avantages et profits que les zazamarolahy (princes) du
fohiloha (d’une des maisons royales à anatirova). mais où
sont alors les descendants d’andriampoetsakarivo, souverain d’imamo
orientale, qui ne se soumit pas au souverain merina, et bien que vaincu
et tué à tampoketsa, il laissa beaucoup d’enfants.
« avaradrano » est le berceau des andriana merina, qui nolens
volens, ont la même source géographique, précisément
ambohidrabiby, première capitale du royaume merina, où ils
furent classés, par conséquent officialisés. d’où
viennent alors les andriana d’atsimondrano (dénommée
jadis ambodirano) et du marovatana ?
si des doutes existent dans les origines des andriana, plus exactement
des aïeux des andriana, l’appartenance de tout un chacun dans
les groupes nobilaires actuels est beaucoup plus douteuse, car andriamasinavalona,
selon callet, a bien défini les « règles matrimoniaux»
de sorte que les andriana de classe inférieure (ambany) ne peuvent
pas se marier avec ceux de la classe supérieure (ambony). ou encore
les andrianteloray doivent se marier entre eux ou au plus avec les zanadralambo,
mais les enfants issus des alliances avec ces derniers ne peuvent prétendre
une appartenance quelconque à un groupe supérieur. seuls
les zanadralambo, d’après un kabary légiféré
par andrianampoinimerina, toujours selon callet, ont le privilège
de rester zanadralambo (donc andriana) même s’ils se marient
avec des hova, du fait que leurs « mères-sources »,
épouses de ralambo, étaient des hova.
actuellement les lois andriamasinavalona sont « dépassées
» pour ne pas dire abrogées: les andriana se marient entre
eux sans considération de groupe, comme nous disait un jour notre
consoeur lydiary: nous sommes tous métis !
comment clôturer cette contribution historique ? nous avions pensé
ne présenter qu'une seule thèse, la plus plausible. mais
elle est introuvable dans nos recherches, ce qui nous incite à
lancer les appels suivants à ceux qui veulent laisser un patrimoine
malheureusement délaissé à leur progéniture:
- pour les historiens: organisez un atelier régional avec les enseignants-chercheurs,
les écrivains et journalistes férus de l’histoire
dans le but de trouver un terrain d’entente entre les diverses données
historiques parfois contradictoires laissées par ceux qui ont essayé
de transcrire la tradition orale;
- pour les andriana, comme nous l’avons exposé lors de notre
modeste intervention pendant le rencontre du fianakaviambe à ambatofotsy,
en 2002: ne vous présentez pas comme étant andriana, si
vous ne connaissez pas l’histoire de vos origines.
peut-être ainsi nous pourrons dissiper ensemble les doutes dans
les origines des andriana merina !
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