Parmi les douze montagnes sacrées
de l'Imerina, figure Ambohibeloma, située dans l'Imamo.
Mais ce n'est pas la caste régnante, les Zazamarolahy,
qui y résident, mais les Andriamasinavalona.
Avant le règne d'Andrianampoinimerina, il y a là un Roi "dont
on ignore le nom", raconte la tradition orale. Il possède une
grande armée avec laquelle il attaque Ambohitrondrana, sans doute
la frontière de l'Imamo occidental. Le résultat en est une séparation
des terres à Ambohibe.
Plus tard, après la conquête merina, deux nobles s'y trouvent,
Ratsimanantona et Rabasivalo. Le territoire que leur donne
Andrianampoinimerina pour leur soumission, s'étend d'Antongona
jusqu'à Ambatolava, au nord d'Ambohibeloma et englobe l'Ombifotsy.
Une pierre levée symbolise l'offre faite par le souverain merina
et ils y tuent un bœuf blanc, la première moitié revient à l'Est
et l'autre à l'Ouest.
Le roi d’Ambohimanga règne sur trois royaumes,
et maintenant se sont des guerres d’expansion qu’il
va mener. Il commencera par Andriampoetsakarivo,
qui règne sur l’Imamo de l’Ouest.
Là aussi, à Ambohibeloma, il va se heurter aux Manisotra
qu’il a chassés d’Ambohijoky, il ne pourra
pas prendre Ambohibeloma, mais par contre, une grande partie de
l’Imamo va tomber entre ses mains, après toutefois
de durs combats. Pour que sa victoire soit déterminante,
le roi doit se rendre maître du poste frontière de
Sahavondrina, qui est défendu par Andriamarobasy. Il faudra
six mois aux troupes des Merina du Nord pour prendre ce site fortifié.
Et encore, ce n’est qu’après avoir coupé
l’eau du site que ses défenseurs vont abandonner
le combat. Andriamarobasy, lui, va s’échapper et
rejoindre le Valalafotsy. Mais, Arivonimamo, Ambatolevy et Ambohitrambo
tombent à leur tour.
Ambohibeloma résiste toujours, et le roi, comme à
son habitude va prendre un biais pour mettre fin à cette
résistance. Il va envoyer des Manisotra à son service
pour s’opposer aux Manisotra d’Ambohibeloma. Mais
les Manisotra ne se battent pas entre eux, et ils vont quitter
le village. Avec cette défection, Ambohibeloma ne peut
que se rendre. Le roi Andriampoetsakarivo se réfugiera
avec une partie de ses gens dans le Betsileo.
Andrianapoinimerina va installer Rabasivalo, le mari de sa sœur
Ralesoka à la tête d’Ambohibeloma.
Comme de coutume les gens du site seront déplacés,
des Tsimahafotsy les remplaceront. ceci
est un morceau choisi pour voir l'ensemble de l'article "Andrianampoinimerina
un mythe une légende"
Cependant, sur ordre d'Andrianampoinimerina, un des deux Andriana
doit partir à Ambohitrondrana et c'est en souvenir
de leurs adieux que le village se serait appelé "Ambohibeloma",
la colline de l'au revoir. Quand Ratsimanantona qui reste
meurt, son fils lui succède jusqu'à l'arrivée des Français; c'est
là qu'il est enterré, son tombeau étant surmonté d'une "tranomanara",
signe distinctif des sépultures royales.
Une autre légende circule à Ambohibeloma, concernant Anosimanjaka.
Deux sœurs "qu'Andriamasinavalona et Andrianampoinimerina tinrent
en affection", y résident, mais un jour, elles viennent à se disputer
et décident de se séparer. Rakapila, la cadette déclare, dit-on
: "Je vais quitter ce lieu car il n'est pas le mien; si mes ancêtres
continuent de m'aimer, ils me protègeront". Elle suit le cours
de l'Ikopa, tout en annonçant qu'elle habiterait là où aboutit
la rivière.
La tradition raconte "qu'elle se serait servie d'une feuille de
nénuphar en guise de pirogue. C'est en cet équipage qu'elle parvint
à Manantsoa où elle fonda son domicile". Ses parents, à leur tour,
auraient emprunté le même chemin pour venir la bénir : "Voici
la terre où tu pourras vivre en toute quiétude". Elle y reste
jusqu'à sa mort et y est ensevelie.
Manantsoa se trouve à quelque 20km d'Ambohibeloma. Dans cette
localité, on garde aussi le souvenir d'un Hova, nommé Andriantsihanika,
qui a la réputation d'un saint et le pouvoir de guérison. Cela
explique que son tombeau est encore aujourd'hui un lieu de sacrifices.
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Massif Ambohitrambo 1560 m
Les villages de traite fusils et esclaves sont : Ampamoizankova,
le plus réputé et le plus connu, puis Ambohitrambo
et Alarobia à l’Ouest....
Pour se passer des intermédiaires, et de leurs
prix abusifs, le roi va envoyer à Toamasina,
un groupe d’Andraindranandro, c'est-à-dire des forgerons,
pour acheter des armes, de fait, des gens compétents en
armes.
Très vite, au courant des guerres d’Imerina, les
traitants de l’Ile de France et Bourbon, vont être
présents aux frontières d’Imerina, en Ancaye,
pays Bezanozano, ou Ampamoizankova. Il est très possible
que certains : tels Chardenoux, Mayeur, Lebel ou Hugon, rencontrèrent
Andrianapoinimerina. La mission des Andriandranandro, est un succès,
ils rapportent de la poudre, des balles, des fusils, et même
un canon, que le roi dénomme aussitôt, Besafara.
Sur les frontières d’Imerina, il existe aussi des
marchands d’armes malgaches, à Maharidaza, c’est
un nommé Tongahasina qui en vend, à Ambodifahitra,
c’est un Zanadralambo,Raberanto qui est parmi les plus importants.
Les villages de traite fusils/ esclaves, sont : Ampamoizankova,
le plus réputé et le plus connu, puis Ambohitrambo
et Alarobia à l’Ouest. Il se trafique également
des armes à Angavokely et Ambatomanga en pays Bezanozano.
En orateur consommé, et qui connaît l’amour
de son peuple pour les mots au sens caché, le roi vante
son armement : il donne un nom évocateur à tous
ces fusils ; Behafana, grande charge, Behafo, beaucoup de feu,
Behataka, beaucoup de bruit, etc. Ceci
est un morceau choisi pour voir l'ensemble de l'article "Andrianampoinimerina
un mythe une légende"
Toujours dans l'Imamo, se situe Ambohitrambo qui se présente
comme une colline très abrupte, d'accès difficile. Les générations
actuelles ne se souviennent plus que d'Andriantokanady. Son "dernier"
descendant, Ramahatra, vit "dans un lieu qui portait son
nom, Andriamanatra, nom qui désigne également toute la région
d'Ambohitrambo".
Andriantokanady a un fils, Leiloza le sadique. "Il aimait faire
souffrir la population, pour le plaisir. Il élevait un troupeau
bovin et, quelquefois, il donnait l'ordre de le faire monter sur
la colline, puis, sans raison, de le faire redescendre".
Parfois aussi, quand à Antongona, distant de 25 km d'Ambohitrambo,
brûle quelque chose, Leiloza, dit-on, ordonne de l'éteindre car
la fumée risquerait de l'étouffer. Ces deux incidents donnent
lieu à des dictons (lire Plus que des mots).
Une autre fois, Leiloza fait tresser deux cordes de soie qui,
placées l'une en dessous de l'autre, forment un pont enjambant
la région située entre Ambohitrambo et Antovonanankera. Leiloza
donne l'ordre à l'un de ses sujets de l'emprunter avant de s'y
aventurer lui-même.
Son père, dit-on, le voyant agir ainsi, aurait déclaré : "Mon
peuple souffrirait encore plus après ma mort, si Leiloza survivait".
Aussi, poursuit-on, ordonne-t-il à ses hommes de couper les cordes
dès que Leiloza franchit la moitié du pont. Il fait une chute
mortelle et là "où on trouva son corps, fut désormais appelé "Manjakazaza",
lieu où l'enfant règne".
A l'arrivée des Français, les restes mortuaires des Rois sont
transférés à Ambohitrarenina, sauf celui de Leiloza qui, à partir
de 1959-60, devient l'objet d'un culte. Paradoxalement.
Pela Ravalitera Journal Express |