Le Peuplement de Madagascar
voir
également les articles :
La
monarchie 1300 - 1897...
les
premiers habitants de la grande île
Du
temps de Darafify
Les
navigations austronésiennes dans l’océan Indien
les
Merina un peuple extraordinaire
Quelques dates
VIII - IX ème siècle
Immigration des Indonésiens bantouisés ou Vazimba
dans l'Ouest et le Nord-Est de Madagascar.
Dispersion des Vazimba d'Ouest en Est.
Fondation de Comptoirs Arabes sur la Côte Nord Ouest.
IX - X ème siècle
Immigration Arabes (Ismaéliens & Zéidites) à
Vohémar.
X - XI ème siècle
Immigration Malaise dans la Baie d'Antongil. XIV° siècle
Infiltration des Immigrés de la Baie d'Antongil en Imerina
.
Début XV ème
Institution du Fanjakana Ifanoavana en Imerina . Cinq Générations
de Dynastie Merina se succèdent à Ambohimasimbola
(Ampandrana).,
Milieu du XV ème siècle
Arrivée de Ramakararo et de ses Compagnons, Ancêtres
des Antemoro, à Vohémar .
Arrivée des Karimbola (Beloha) et des Mahandrovato (Ambovombe)
en Androy. Vie clanique
Emigration d' Ismaéliens (Zafiraminia) et de Zéidites
(Onjatsy) de Vohémar à l'estuaire de la Matitànana.
Vie clanique en pays Antambahoaka .
Vers 1475
Emigration de Ramakararo et de ses compagnons à l'estuaire
de Matitànana.
Emigratïon de Zafiraminia et d'Onjatsy en Anosy et dans la
Région d' ivohibe.
Emigration d'Arabisés (larivo) du Sud-Est dans le Bet¬sileo
.
XVI ème siècle
Les Roandriana sont signalés à Anosy. Formation
de la plupart des Groupes Humains Malgaches.
1500 - 1540
Rangita et Rafohy instituent le Fanjakana Andriana à
Merimanjaka .
Le peuplement de Madagascar commence vers le début de
l'ère chrétienne par des vagues successives de migrants
venus d'Asie du Sud-Est (Indonésie). Remarquables navigateurs,
ces Nusantariens (ou malayo-polynésiens) arrivaient dans
des bateaux dénommés sambo et fiara, capables de
transporter jusqu'à mille personnes et plusieurs centaines
de tonnes de marchandises. L'installation à Madagascar
s'est effectuée dans un cadre de migrations organisées
étalées sur plusieurs siècles. Les migrants
apportaient de nombreuses technologies de leur pays d'origine
comme le travail du fer , ainsi que des animaux domestiques, bœuf,
porc, chien, poulet et des plantes vivrières, riz, banane,
cocotier, mangue, canne à sucre, fruit à pain, taro
ou saonjo, igname
A ces anciennes migrations nusantariennes s'ajouteront plus tard
celles issues du continent africain, liées notamment à
la traite des esclaves pratiquées sur une grande échelle
par les musulmans à partir du VIIIe siècle. L'arrivée
des Européens au début du XVIe siècle n'affectera
que très marginalement le processus.
Au fil des siècles, les habitants de Madagascar finissent
par se constituer en de nombreux groupes ethniques qui malgré
de nombreux points communs n'en possèdent pas moins chacun
sa spécificité linguistique, ainsi que des coutumes
et des traditions historiques propres. Depuis le XVIIIe siècle,
les plus importantes ethnies sont, sur le plan numérique,
les Antankarana, les Antanosy, les Bara, les Betsileo, les Betsimisaraka,
les Merina, les Sakalava, les Sihanaka et les Tsimihety.
Parmi ces différents peuples de Madagascar, les Merina
se distinguent par une plus grande conservation des héritages
d'origine nusantarienne : l'organisation sociale et politique,
les croyances traditionnelles, les techniques de production, l'anthropologie
physique.
HISTOIRE DES MERINA
L'histoire des Nusantariens de Madagascar au cours du premier
millénaire est encore mal connue. On sait, grâce
à l'archéologique et à des données
linguistiques que le littoral devait être occupé
rapidement. Des pionniers n'ont pas manqué non plus de
migrer à l'intérieur des terres, où leur
présence est attestée à partir du VIIe siècle
(ce qui n'exclut pas des installations plus anciennes). Mais c'est
vraisemblablement vers le Xe siècle que les ancêtres
des Merina commencent à l'installer massivement au centre
du pays. Ce processus qualifié de " mérinisation
" (étymologiquement, " aller vers l'amont ")
semble être une conséquence du déclin des
navigations nusantariennes sous la pression de la concurrence
à la fois des Chinois, des Arabo-Musulmans et des Indiens
du sud. A Madagascar même, l'implantation massive des islamisés
arabo-africains sur les côtes nord et est de l'île
semble déterminant pour inciter les ancêtres des
merina à se replier vers l'intérieur des terres.
Cette remontée vers l'intérieur des terres pris
plusieurs siècles pour s'achever vers le XIV-XVe siècle.
Les contacts avec les zones côtières se sont poursuivis
mais à une moindre échelle. Sur les hautes terres,
une multitude de principautés apparaissent. On estime également
que c'est l'impulsion donnée par les derniers migrants
venus du littoral oriental qui permet l'expansion du royaume d'Andriamanelo
(Alasora), aboutissant à
la première unification du nord-est de l'Imerina sous son
fils Ralambo (XVIe siècle). Les
descendants des premiers merina implantés dans le pays
et l'ensemble de ceux encore insoumis au nouveau pouvoir sont
alors qualifiés de " vazimba ".
La véritable organisation territoriale et économique
du pays merina commence sous Andrianjaka au début du XVIIe
siècle. Antananarivo devient la capitale du royaume. Le
développement de celui-ci se poursuit jusqu'au règne
d'Andriamasinavalona . Ce dernier commit l'erreur de diviser son
royaume entre ses 5 fils. Il s'ensuit pour l'Imerina une longue
période de guerre intestine et un appauvrissement général,
dû à l'insécurité et au dépeuplement.
Par ailleurs, le développement du commerce européen,
basé sur la traite des esclaves et le trafic des armes
à feu provoque des conflits internes dans la majeure partie
de l'île. Les chasseurs d'esclaves venus des régions
côtières sèment alors la terreur jusque dans
les villages merina qui, pour s'en défendre, se dotent
partout d'impressionnantes fortifications (hadivory, tamboho).
C'est en ce moment-là qu'apparaît Andrianampoinimerina
dont l'ambition était dès le départ de restaurer
la paix, la sécurité et la prospérité
par la réunification du pays. Son œuvre est achevée
peu avant sa disparition en 1810. Radama, son fils entreprend
ensuite d'étendre l'autorité d'Antananarivo sur
la majeure partie de Madagascar, grâce à la modernisation
de la société merina et l'alliance avec les Britanniques.
Sous Radama, l'Imerina commence à se couvrir d'écoles
et les premiers étudiants sont envoyés en Europe
dès 1820. C'est la naissance du royaume de Madagascar qui
dirigera l'île jusqu'au moment de la conquête coloniale
française en 1896.
LA CONQUETE DES HAUTS PLATEAUX voir
également l'article "VAZIMBA MYTHE OU REALITE?"
Les Vazimba apparurent en Imerina au 12e - 14e siècle,
reprirent progressivement leurs habitudes sédentaires pour
découvrir les meilleurs sites où s'installer. "Ils
essuyèrent les pires épreuves pour subsister sur
une terre vierge, pays de marécages et de forêts".Bon
nombre d'entre eux périrent, tels les "Vazimba very
tantara", ceux dont l'histoire s'est perdue. Les documents
de Callet donnent un tableau sombre de cette lutte contre la nature,
si pénible qu'elle détermina le Vazimba Andrianoranorana
à reprendre le chemin de Maroantsetra.
Les Vazimba étaient aussi divisés au cours de leur
migration qu'à leur arrivée en Imerina. Etablis
sur les collines habitables par groupes isolés, dans l'espace
limité par le massif de l'Ankaratra, l'Ikopa et la grande
forêt de l'Est, leurs clans étaient indépendants
et chacun obéissait à son chef, à la fois
naturel et religieux, jusqu'au moment où l'un de ces clans,
installé à Ampandrana depuis deux ou trois générations,
restaura le principe du droit d'aînesse, principe sans doute
coutumier de la race mais compromis au cours de la migration.
Cette restauration prépara le regroupement des Vazimba
qui devait donner la dynastie régnante de l'Imerina. C'est
le Fanjakana ifanoavana", l'organisation monarchique selon
laquelle les cadets de la famille s'effaçaient devant le
premier-né qui recueillait la direction du clan.
Plus tard, Rangita d'Imerimanjaka,
issue en droite ligne des Vazimba d'Ampandrana, institua le "Fanjakana
arindra", véritable droit d'accession à la
dignité royale, en vertu duquel Andriamanelo devait succéder
à sa mère Rafohy, et transmettre ultérieurement
le pouvoir à son jeune frère Andriamananitany :
"le "Fanjakana arindra" marquait la seconde étape
de l'acheminement des Vazimba vers l'unité ethnique, dans
le cadre de l'unité géographique de l'Imerima.
"Les Vazimba se regroupaient donc de nouveau. Un peuple ressuscitait
en Imerina ". L'écho de ce regroupement ne manqua
pas de se répandre parmi les races côtières
qui, ayant oublié les Vazimba qu'ils avaient chassés
ou combattus dans un lointain passé et ne sachant quel
nom leur donner, les appelèrent les "Tankova",
raccourci en "Hova". "Le terme hova apparaît
pour la première fois dans les documents relatifs au règne
d'Andriamanelo".
Fort de l'institution du "Fanjakana arindra", ce dernier
entreprit d'éliminer d'autres chefs Vazimba et de se substituer
à eux.Les Vazimba, vaincus grâce aux sagaies fabriquées
pour les combattre, s'en allèrent.Ses conquêtes ne
visaient cependant pas à chasser la race Vazimba à
laquelle il appartenait,mais à évincer les chefs
de clans rivaux : "Vazimba vaincus" désignaient
les chefs et non les clans qui passèrent sous sa domination.
"Il plaça des Hova là où il y avait
des Vazimba",Vazimba étant le clan annexé par
le vainqueur Hova. C'est dire qu'il n'y eut pas de refoulement
de clans vaincus, même si l'usage du mot vazimba était
devenu de moins en moins courant pour finir par disparaître.
Le terme du reste acquérit divers sens qui portent, jusqu'à
maintenant, l'empreinte du temps et de la superstion. Ainsi par
exemple, pour avoir été pendant longtemps les adversaires
tenaces des successeurs des Vazimba d'Ampandrana, Andriampirokana
et son clan étaient devenus particulièrement célèbres
et étaient passés pour les seuls Vazimba authentiques
de l'Imerina. Tradition qui leur valut un culte durable grâce
auquel leurs descendants avaient perpétué le refus
de se soumettre au pouvoir monarchique.
Autre exemple : pour la crédulité populaire, le
culte généralisé des Vazimba les avait transformés
en forces invisibles, méchantes, réfugiées
dans les endroits peu fréquentés, tels que les sources
et les vallons, où il fallait les craindre et les satisfaire
sous peine d'en être les victimes. "Ainsi la religiosité
des habitants de l'Imerina a contribué à l'évolution
du sens du mot Vazimba qui a fini par caractériser ce qui
est ancien, ce qui est délaissé". Comme les
"fasam-bazimba", les tombes des Vazimba qui, en réalité,
sont des tombes laissées à l'abandon, que personne
n'entretenait, telles celle de Ravololondrenitrimo, sœur présumée
d'Andriamasinavalona, morte sans postérité ; ou
celle du fils de ce même souverain, Andriantomponimerina
qui retint prisonnier son père à Ambohidratrimo
mais qui, mourant de son vivant, fut condamné par le vieux
roi à n'avoir qu'un "fasam-bazimba",c'est-à-dire
une tombe qu'il était interdit d'entretenir.
voir aussi les articles
Vazimba mythe
ou réalité?
Antehiroka
et Royauté Vazimba
Origine
confuse des Vazimba du Betsiriry
Les
Bezanozano, une des premières souches des Vazimba
En Imerina, des vazimba aux Andriana
L ' HISTOIRE DE L'ARISTOCRATIE MERINA
L'Origine de la Royauté Merina
Les Merina "Ceux du pays élevé" habitent les Hautes
Terres Malgaches.
Les Merina ont été un des premiers groupe social malgache à s'organiser
en clans, en royaume puis en état.
Les Merina occupent la région d'Antananarivo globalement
délimité au Nord par les villages de Merimandroso
et de Mahitsy, à l'Est par le massif de l'Angavokely, au
Sud par la région du Vakinankaratra et à l'Ouest
par le massif du Bongolava. Cette délimitation a néanmoins
évolué avec le temps et avec l'expansion du royaume
de l'Imerina. Les Merina sont aussi appelés "Ambaniandro"
(ceux qui vivent sous le soleil) , appelée Imerina. On
pense qu'ils ont gagné les Hautes Terres après leur
arrivée à Madagascar vers le Xe siècle en
provenance d'Indonésie ou de Malaisie. Ils s'installèrent
tout d'abord par petits groupes à proximité des
vallées de l'Ikopa et de la Sisaony, dans des villages
fortifiés. Selon la tradition, le berceau du peuple Merina
se situerait autour des localités d'Ampandrana et d'Imerimanjaka
où vécut la Reine Rangita. Ce n'est que plus tard,
sous le règne d'Andrianjaka, qu'Antananarivo devint capitale
du royaume. Le nom d'Imerina fut prononcé la première
fois vers la fin du XVIe siècle par le roi Ralambo (1575-1610),
qui baptisa son royaume "Imerina Ambaniandro" (le pays élevé
sous le soleil).
L'organisation sociale de ces Peuplades des Hauts Plateaux de Madagascar
est marquée par une hiérarchisation perceptible encore de nos jours.
La société Merina est constituée de quatre groupes sociaux :
- les Andriana (nobles)
- les Hovas (hommes libres)
- les Mainty (les noirs) les Andevo (esclaves)
- et les Hovavao.
Les Andriana sont soit les descendants des anciens seigneurs,
princes ou souverains de l 'Imerina, soit la descendance des guerriers
" anoblis " par le souverain.
Les
Hovas sont issus des familles qui ont accompagné les Andriana
à leur arrivée sur les hauts plateaux. Les Mainty sont les descendants des
Vazimba ou premiers habitants des hauts plateaux. Enfin
les Hovavao forment un groupe plus disparate : Ils regroupent
les descendants d'esclaves qui pouvaient être des Andriana, Hovas
ou Mainty réduits en esclavage pour dettes ou faute, des prisonniers
de guerre des autres régions de Madagascar, voire des descendants
d'africains emmenés de force à Madagascar.
L'Origine
de la Hiérarchie des Groupes :
Les plus proches ancêtres des Andriana et des Hovas seraient arrivés
au-delà des mers. Ils auraient quitté l'archipel Indonésien au moment
où ces îles ont été islamisées. Traversant le grand Océan Indien,
ils ont atteint la Côte Est de Madagascar. Pourchassés par les habitants
des côtes parce que considérés comme des intrus, ils se sont enfuis
vers l'intérieur des terres
Par petits groupes ayant à leur tête un Andriana ou chef entouré
de sa famille et de ses fidèles. Cela se serait passé vers les années
1350.
Arrivés sur les hauts plateaux, les Andriana se seraient alliés
avec les chefs de famille Vazimba en prenant pour épouse leurs filles.
Il est à noter que les Vazimbas étaient aussi de lointaine origine
indonésienne mais arrivés à Madagascar quelques siècles plus tôt
en passant par la côte africaine où ils s étaient métissés avec
les autochtones africains.
Les Andriana sont donc issus d'une part des chefs indonésiens arrivés
par l'Est et des Vazimbas ou premiers habitants de l'île. Peu à
peu, plusieurs petites fiefs se sont constituées sur les hauts plateaux
avec à leur tête un Andriana ou seigneur, entourés de fidèles Hova
et Mainty.
Les Premiers Royaumes:
Vers 1500, deux femmes Andriana: Rafohy et sa fille Rangita ont
réussi à constituer un petit royaume autour d' Imerimanjaka. Conscientes
qu'il fallait s'organiser pour assurer la survie de leur royaume,
elles ont édicté les premières règles de succession pour ne pas
que leur descendance se dispute le pouvoir. Elles désignèrent ainsi
leur fils aîné Andriamanelo pour leur succéder en indiquant que
ce serait son jeune frère Andriamananitany qui ensuite lui succéderait
à son tour.
Cependant contre toute attente, Andriamanelo ayant déjà un fils
nommé Ralambo, il fit assassiner Andriamananitany pour qu'il n'
y ait plus qu'un seul chef.
Andriamanelo régnât à Alasora. Son fils Ralambo régnât à Ambohitrabiby.
A son tour Ralambo décidât d'organiser sa succession. C'est à lui
que l'on doit la constitution du premier ordre de préséance chez
les Andriana et la fondation du royaume de l' Imerina.
Il désignât d'abord son propre successeur, Andrianjaka, nouveau
roi du royaume de l'Imerina. Il instituât ensuite les rangs entre
les membres de sa famille. Il plaçât en premier son fils aîné Andriantompokoindrindra,
seigneur d'Ambohimalaza. Le deuxième fut Andrianamboninolona
seigneur d'Ambohitromby , son cousin germain et beau-père,
fils d'Andriamananitany. En troisième arrive Andriandranando
d'Ambohibe, époux d'une fille de Rangita et fidèle chef de guerre
qui a aidé Ralambo à agrandir le royaume. Enfin il plaçât en dernier
tous ses autres fils. L'ordre Andriana (de Ralambo)est ainsi
constitué comme suit. Nous avons:
- Andriantompokoindrindra et ses descendants dits Zanatompo
- Andrianamboninolona et ses descendants dits Zanakambony
- Andriandranando et ses descendants dits Zafindranando
- Les autres enfants de Ralambo ou ZanadRalambo.
Au-dessus d'eux, il y eut donc Andrianjaka le souverain ou Mpanjaka.
C'était cela la famille de Ralambo .
Mais il existait encore d'autres familles Andriana dans la région
de Tananarive qui peu à peu ont fait leur soumission à Andrianjaka
et les souverains suivants. Andrianjaka décidât lui aussi de se
désigner un successeur.
Pour ne pas affaiblir son royaume qui grandissait de jour en jour,
il prit soin d'intégrer ses propres enfants non régnants dans
le groupe des ZanadRalambo lequel s'appela désormais
Zanadralambo-amin-Andrianjaka.
De même les Andriana des autres villages ont été intégrés dans
ce groupe au fur et à mesure de leur soumission.
Nous sommes dans les années 1600, trois générations plus tard
vers 1675 alors que le royaume de l' Imerina s' était considérablement
agrandi, le nouveau roi appelé Andriamasinavalona modifia l'ordre
de préséance des Andriana.
Le Nouvel Ordre d' Andriamasinavalona:
Les Andriana étant devenus forts , plus nombreux ; aussi ils voulurent
que leur propre descendance soit privilégiée. Ils créèrent ainsi
deux nouveaux rangs :
Les Zazamarolahy ou descendance de quatre de ses fils qui ont
régné après lui.
Les Andriamasinavalona quant à eux regroupent la descendance de
ses quatre fils qui n'ont pas régné ainsi que les enfants de ses
frères et sœurs.
Ainsi nous avons le nouvel ordre de préséance suivant :
- Les Zazamarolahy
- Les Andriamasinavalona
- Les Andriantompokoindrindra
- Les Andrianamboninolona
- Les Andriandranando
- Les Zanadralamboaminandrianjaka
Progressivement les quatre derniers groupes Andriana, devenus
lointains parents du roi ont été regroupés sous le vocable de
Havanandriana. Pour régner, les rois ont décidé de compter sur
le soutien des Hovas, Mainty et Andevo et non plus de leur famille
Andriana qui, avide de pouvoir ne cessait de se quereller entre
eux comme des seigneurs de la guerre. La faiblesse d' Andriamasinavalona
qui partageât son royaume entre ses enfants nuisit à la progression
de l'Imerina.
Pendant près de 100 ans, ce ne fut que des luttes fratricides
entre Andriana qui devinrent réellement divisés.
La Nouvelle Organisation d'Andrianampoinimerina:
Trois générations plus tard, Andrianampoinimerina, seigneur du
royaume d' Ambohimanga, prince ambitieux se fixât comme objectif
de reformer, reconquérir le grand royaume de l' Imerina qui s'était
morcelé entre des centaines de fiefs. Grâce à l'appui des Hova
et des Mainty, il réussit à reconstituer le royaume. Il fit exiler,
assigner à résidence ou mettre à mort les parents Andriana qui
lui résistaient.
Andrianampoinimerina s'associât à des familles régnantes d'autres
régions des hauts plateaux Il récompensât ses meilleurs soldats
en les " anoblissant " etc. Très autoritaire mais grand stratège,
Andrianampoinimerina réussit à réunifier le royaume de l' Imerina
que lui avait légué ses ancêtres Rafohy, Andriamanelo, Ralambo,
Andrianjaka, Andriamasinavalona.
C'est Andrianampoinimerina qui fixât donc le dernier ordre Andriana
de l' Imerina comme suit jusqu'à la colonisation française:
- Les Zanakandriana ou andriana ayant droit de régner(famille
de Ranavalona)
- Les Zazamarolahy auquel il intégrât les descendants des princes
de l'Imamo, région voisine de l' Imerina.
- Les Andriamasinavalona auquels s'ajoutent les princes du
Vonizongo,Royaume ayant fait sa soumission.
- Les Andriantompokoindrindra regroupés sur Ambohimalaza
- Les Andrianamboninolona à Ambohitromby
- Les Andriandranando à Ambohibe
- Les Zanadralamboaminandrianjaka
- Les Ambodifahitra, descendant d'un guerrier célèbre de Andrianampoinimerina
- Les Ambohimanambola, gardiens des idoles amulettes d'Andrianampoinimerina.
Voilà tout au long de ses lignes un petit aperçu de l'histoire
des Andriana. Elle semble compliquée mais elle est fort simple.
La plupart des Andriana sont descendants de Rafohy et Rangita.
Ils ont une ascendance indonésienne mais aussi africaine. A chaque
nouveau règne, certains rois voulurent privilégier leur descendance
(Ralambo, Andriamasinavalona, Andrianampoinimerina).
Les Reines et les Rois du 19ème siècle sont les héritiers de cette
longue lignée. Ils ont les mêmes grands ancêtres que le plus humble
des Andriana. A force de se quereller, de se jalouser, ils ont
perdu de leur autorité, ce qui a profité au groupe social des
Hovas. Il n'y a jamais eu d' Andriana ambony ou ambany.
Par exemple, il existait sous le règne d' Andrianampoinimerina
des Andriamasinavalona très pauvres, miséreux alors que des Zanadralamboaminandrianjaka
pouvaient être riches. Ne dit on pas que l' oncle de Ranavalona
III n'était qu'un simple boucher avant l'accession au trône de
sa nièce.
Par contre cela est vrai qu'au fur du temps les Andriantompokoindrindra,
les Andrianamboninolona, les Andriandranando ont été écartés du
pouvoir royal. Isolés, ils ont toujours voulu maintenir leur statut
de Havanandriana ou parents des rois. Aujourd'hui ce sont les
plus actifs dans les associations d'Andriana.
Il est vrai qu'en regardant de près la société malgache, parler
d' Andriana, c'est un peu remuer le passé, les clivages sociaux.
Mais somme toute, aujourd'hui, dans notre société, ce qui compte
vraiment, c'est ce que vous faîtes et non qui vous êtes.
Les
préjugés sont encore tenaces voir l'article "Peu
de melting-pot en Imerina" |