Tsiafatampo, un tombeau stylisé
Les tombeaux traditionnels rassemblant toute une famille de plusieurs
générations, constituent des monuments pour la Grande
île, tant par leur forme, leur style, leurs ornements que
par la légende qui, parfois, les entourent d'un aura surnaturel.
L'Association malgache d'archéologie et le Musée
de l'université ne manquent jamais de faire état
des résultats de leur recherche, dans le Bulletin de Madagascar.
C'est ainsi que Noël Gueugnier (avril 1972) présente
le tombeauTsiafatampo, à Vohimasina, dans l'ex-province
de Fianarantsoa.
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Le village royal de Vohimasina se trouve à environ 500
m à vol d'oiseau de la RN 7, près de la gare du même
nom |
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et d'une ancienne usine d'état
de conserves à une dizaine de kilomètres de Fianarantsoa
en direction d' Antananarivo. |
Il est doté d'un tombeau récent en pierres et ciment,
d'un lapa, récent également, maison habitée
par la famille royale, à varangue et faite de briques, l'ancienne
étant en bois, et d'un parc à bœufs en pierre
circulaire d'après la disposition traditionnelle. |
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tombeau du Prince Ramaharo |
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maison royale à varangue du
Prince Ramaharo |
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Autour du lapa se groupent les maisons
du village, beaucoup plus basses, dans une disposition assez caractéristique
d'un village royal. |
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Prince Ramaharo Ludovic Charlemagne |
son épouse La Princesse Rakajy Radegonde
Marie-Antoinette |
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Acte de baptême du
couple princier 16 mars1902 |
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Une de ses filles et son gendre.Car le Prince Ramaharo
eut 16 enfants 8 filles, 8 garçons,dont les descendants vivent
toujours dans le village. Un fils Rakotobe habite toujours la maison
royale . C'est sa petite fille Raharimaharo qui me fit visiter la
maison dont le papa se prénome aussi Rakotobe |
un de ses fils |
Entre le village et le fleuve Matsiatra,
est située la montagne Analanindro ou Ialanindro où
se trouve le tombeau Tsiafatampo.( au sens littéral qui
restera dans nos pensées, que l'on n'oublira pas, qui restera
dans nos coeurs ). |
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Il s'agit du tombeau d'un
des enfants du Prince qui mourut trés jeune à l'àge
de 2 ans |
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C'est un massif de pierres sèches avec un espace
vide au centre, selon la disposition traditionnelle. |
Côté ouest, se dressent quatre
poteaux de bois sculptés, antérieurement reliés
entre eux pour former une garniture autour du tombeau. |
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A l'est de celui-ci, se trouve un vatolahy
isolé, deux autres au nord. Le plus éloigné
de ces derniers «est tout à fait remarquable».
Comme les deux autres, sa base est entourée d'une bordure
de pierres enfoncées dans le sol, «mais il est muni
d'une garniture de bois, portée par deux poteaux, et formant
comme une tablette sur laquelle on distingue encore des restes d'os
de tête de bœuf. Cette garniture est aussi sculptée».
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De nos jours voici ce qu'il
en reste |
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Les motifs décoratifs sculptés
sur les poteaux de bois du vatolahy et du tombeau sont variés,
mais uniquement géométriques. Ils sont de plusieurs
types.
Les «hachures», très fines, couvrent toutes les
surfaces dépourvues d'autres ornements, comme sur les bois
de la maison où aucune décoration n'apparaît.
Plus appuyées et verticales, elles meublent les biseaux qui
séparent d'autres motifs.
Les «carrés», évidés de manière
à mettre en relief une diagonale, sont parfois groupés
en frises sur deux rangées horizontales. «Le centre
des deux rangées évoque alors l'Union jack».
Les «chevrons» et les surfaces divisées en «quadrilatères»
irréguliers, comprennent d'autres plus petits emboîtés
les uns dans les autres. |
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Les motifs, dérivant du «cercle»,
occupent parfois toute la largeur du poteau, tantôt entourés
d'une torsade formant quatre boucles ou cercles plus petits, tantôt
superposés ou juxtaposés, reliés entre eux
par des volutes.
En outre, des points se remarquent au centre des petits cercles
ou des croix grecques.
Des quadrilatères (ou des rayons) sont inscrits dans les
grands cercles qui deviennent alors des rosaces. |
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D'autres motifs sont issus des «triangles»,
qui peuvent être superposés comme sur un poteau du
vatolahy du côté nord ; à moins qu'ils ne soient
bordés de boucles laissant apparaître au centre un
motif rappelant le pétale central de la fleur de lys.
Les poteaux portent ces différents motifs en trois bandes,
au pied, un peu plus haut que la moitié, et au sommet. Ils
sont surmontés, comme les anciens teza, d'une sorte de gland
ou d'urne, en réalité une jarre stylisée.
autre
article : L'art funéraire traduisant les richesses du défunt
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extrait Journal Express |
de Pela Ravalitera |