Ravalontsimitoviaminandriandehibe, un roi malgache vivant à
Anosimanjaka, eut quatre
filles: Razakanavalondralambo
(Fiakarana), Ravalomanandrianjaka
II (Ambohidratrimo), Ramanitrandriantsimitoviaminandriadehibe
(Namehana) et Rapapangosasakinivorona (Ambohitsoa).
Fondé en 1675 en haut d' une colline par la reine Razakanavalondralambo,
le village s' appelait alors Ambohidrazaka. C' était pendant
le règne du roi Andriamasonavalona (1675-1710) à
Antananarivo.
Razakanavalondralambo était la souveraine du village, et
ses descendantes lui succédèrent pendant les années
suivantes. La coutume voulant que ce sont les filles qui choisissaient
leur époux, elle se maria donc avec Andriamanjakatokana
mais le couple n' habitait pas dans la même maison. Puis
un jour, la mésentente arriva. Le mari habita donc à
Anosimanjaka, non loin d' Ambohidrazaka. Lorsqu 'elle décéda,
son mari ordonna alors de déménager tout le village
au bas de la colline. On raconte qu' il compta ses habitants et
leur ordonna de se tenir par les mains pour faire un grand cercle
(faribolana) qui allait figurer les limites du village. Il fit
creuser un fossé défensif (hadivory) parfaitement
circulaire entourant le village pour le protéger d' éventuels
ennemis. Il demanda également aux villageois de construire
une citadelle avec un gros disque de pierre ronde comme portail
de contrôle d' entrée et de sortie du village. Le
diamètre de ce disque dépassait l' envergure d'
un homme! Il rebaptisa alors le village: Fiakarana. Il y avait
une centaine de maisons dans le village.Le roi de l'Imerina, Andrianampoinimerina,
vint au village pour enquêter sur un tentative d'assassinat
sur son petit frère Andriamaharetsialaintany Andriamaheritsialaintany
(Amboatany). Lorsqu'il découvrit
que c'était à cause de la jalousie, il donna à
Fiakarana les mêmes privilèges et pouvoirs dus à
toutes les villes et villages de l'Imerina. Il déclara
que les taxes et les impôts recueillis appartiendront aux
nobles (Andriana), et que le roi n'avait pas le droit de les toucher.
Il créa un tribunal, et les jugements rendus par les Andriana
ne pouvaient être contestés au plus haut. Toutes
les condamnations étaient rendues à Fiakarana sauf
les condamnations à mort. Le tribunal et la prison étaient
érigés à Fiakarana mais furent détruits
par les français pendant de la colonisation du pays en
1896.
http://villagedefiakarana.spaces.live.com/
Texte original malgache:
Vincent de Paul Andrianasolo Rakotoarivony (1931- 2003) (de Fiakarana).
Traduction française par:
Rocky A. Harry Rabaraona Andriamamonjy (de Fiakarana).
Source: Gasikara.net
Les natifs de fiakarana sont de teint clair, nez long et pointu,
cheveux lisses et visage ovale. Critères de noblesse (Andrianampoinimerina,
Ranavalona I et II et III) sauvegardés depuis l'époque
d' Andrimasinavalona grâce au "lova tsy mifindra"
l'héritage que l'on ne change pas" Ainsi, par le mariage
les gens de fiakarana arrivaient à conserver cette blanchitude
propre aux familles royales.
Le rituel de l ’alaondrana,
alasembana ou alasampona a pour but d’effacer la parenté
entre un jeune homme et une jeune fille voués au mariage
et d’éviter toute malformation aux enfants car les
mariages consanguin sont fréquents
Anthologie des mystères
Un des mystères de la civilisation malgache reste l’absence
de la roue. Le transport et les déplacements s’effectuaient
sans engin de locomotion. Les routes d’ailleurs n’existaient
pas, choix politique délibéré par contre
pour entraver l’accès des étrangers à
la Capitale dont Radama 1er (1810-1828) se plaisait à dire
qu’elle était protégée par les généraux
"Ala" (forêt) et "Tazo" (fièvre).
Pourtant, à naviguer sur Google-Earth, les photos satellites
montrent distinctement dans la campagne imérinienne de
nombreux "hadivory" (fossés défensifs
entourant les villages d’autrefois) parfaitement circulaires.
Ne raconte-t-on d’ailleurs pas que lors de la création
du village de Fiakarana, au nord d’Ivato dans le Marovatana,
le seigneur local compta ses gens, les fit se tenir par les mains
et ordonna d’élargir la chaîne de ce "faribolana"
jusqu’à obtenir un cercle qui allait figurer les
limites du village. Les "Ntaolo", les Anciens, n’ignoraient
donc pas le concept du cercle, du diamètre et de la circonférence.
Qui peut le plus peut le moins, disaient les Romains. Il faut
croire que les déductions ne mènent pas toutes en
Imerina. Les disques de pierre dont les Anciens se servaient comme
"vavahady" (portail) roulaient entre les rails de deux
paires de bornes, mais jamais cette formidable roue de "vatolampy"
(roche granitique ou basaltique), dont le diamètre dépassait
l’envergure d’un homme, n’aura connu une réplique
plus modeste en simple bois. Le bois pour la charpenterie ou les
pierres des tombeaux étaient hâlées, même
sur des distances prodigieuses, à moins que ce ne soit
déjà absurde, depuis la lointaine forêt de
l’Est, ou du Sud-Est, jusqu’à l’emplacement
du pilier de Manjakamiadana à Antananarivo. Faute de chevaux,
les anciens rois avaient des esclaves. Comme le rituel des cérémonies
dynastiques avait été parcellisé, on peut
se demander si ce type de "fanompoana" (corvée
royale) était perpétué pour en quelque sorte
flatter les esclaves ou les assujettis en les associant à
la vie sociale : transport à dos d’homme des princesses,
portage par "filanjana" sur de plus grandes distances,
convoyage à la force du bras et des mollets de "Volamahitsy".
Lors de sa campagne de pacification, dans le nord de l’île,
les troupes de Radama 1er auraient reçu comme consigne
de foncer droit devant, "bao tsy mivily". On se demande
alors pourquoi non plus le carquois, les flèches et l’arc,
ne figuraient dans la panoplie des soldats merina qu’on
se plaît à imaginer imitant les Sioux ou les Apaches
et pourfendant silencieusement les Visages-Pâles (flanqués
de leurs tirailleurs sénégalais) imprudemment (et
impudemment) aventurés dans la cuvette de Maevatanana.
Bien que le peuplement de Madagascar demeure "la plus belle
énigme du monde", les données historiques,
linguistiques et archéologiques, attestent de migrations
océaniennes. Lapalissade s’agissant d’une île,
cependant malgré le faisceau d’indices scientifiques,
le fantasme d’une matrice malgache de l’Humanité
continue de bercer certaines bonnes âmes. Nos ancêtres
avaient donc effectué la traversée de l’Océan
Indien et pourtant, autre mystère, Madagascar n’a
jamais eu de marine de haute mer, offrant la "vision d’une
île qui tourne le dos à l’Océan".
Avec une marine pourtant, on aurait porté au plus loin
les premières défenses de l’île et le
corps expéditionnaire français de 1894 aurait essuyé
ses premières pertes au large de Majunga. Madagascar est
un pays d’avenir qui l’est resté. Son passé
se conjugue avec le conditionnel des regrets, spéculations
et autres conjectures.
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