Il s'illustre en 1868 en déjouant le complot
de quelques officiers contre le Premier ministre Rainilaiarivony
et la Reine elle-même, afin de mettre sur le trône le
prince Rasata.
Le 18 mars 1868, Rainimboay, alors XII honneurs, accompagné
de Rainisoa et Rainilaza (XV honneurs) et Rainizanoa (XIII honneurs),
se précipite auprès de Rasoherina, déjà
gravement malade à Amboditsiry, pour l'avertir du danger. |
En face du tombeau la maison à un étage
situé à l'est «où vit encore un descendant
de Rainimboay»
Charles Randrianarivelo |
Son tombeau est situé "au centre d'une agglomération,
entouré sans doute d'un Tamboho de clôture, dont il
reste quelques traces le long du sentier, l'isolant ainsi que la
maison à étage, du reste des autres habitations". |
Magnifique
contruction qui a bien des égards est moins imposante bien
sûr mais plus raffinée que le mausolée de Rainiharo
à Isoraka.Tombeau construit en pierres de taille,
il est entouré d'une galerie couverte, surbaissée
en arceaux. Les colonnes, au nombre de 18, reposent sur un soubassement
de forme carrée, "la base de la colonne rappelant le
chapiteau bubleux décoré de larges feuilles stylisées".
Le chapiteau s'orne en sa partie supérieure d'un motif de
feuilles d'acanthes. Les arches se rejoignent en pilastres à
cannelures transversales et sont ornées de trèfles
appendus au milieu des cintres.
Le tour de l'édifice est surmonté d'une balustrade
avec balustres séparés par des traverses rectangulaires
nerveuses, "dont le motif rappelle celui des arcs et pilastres".
La traverse se prolonge dans un ordre régulier, espacé
de méplats, et se trouve, elle-même, dans le prolongement
d'une colonne. |
Par bien des aspects, le tombeau rappelle
celui de Rainiharo (père de Raharo et de Rainilaiarivony
qui lui ont succédé), Premier ministre de Ranavalona
1ère. Ils ont, l'un et l'autre, cette grandeur et cette
majesté qui font leur singularité.
Même s'il n'est pas aussi célèbre que la lignée
des Premiers ministres hova, Rainimboay a son heure de gloire
en 1868, et surtout, il descend d'une grande famille merina. "Et
la plupart des familles riches tiennent à honorer leurs
ancêtres en édifiant des tombeaux d'une grande majesté".
Bien que la date de sa construction ne soit pas bien déterminée,
ni quels corps reposent dans ce tombeau, Marie-Cécile Hyais
regrette que toute la partie ouest, exceptée la porte,
soit écroulée et «que le tombeau ne serve
que de séchoir à linge».
Elle suppose, cependant, que la ressemblance avec le Mausolée
de Rainiharo vient, sans doute, des mêmes ouvriers qui y
ont travaillé et reproduit avec quelques différences
les mêmes volets d'arches surmontant la plateforme qui encadre
le Mausolée. Se retrouvent aussi sur les mêmes tombeaux
la même galerie couverte, les colonnes décorées,
les mêmes pierres sculptées, plus ou moins hautes,
placées à l'est «et qui rappellent les anciens
vatolahy...»
Dans son mémoire sur «Les transformations de l'architecture
funéraire en Imerina», Lebras cite ces éléments
comme «n'existant pas avant l'arrivée de Laborde
et ayant modifié l'architecture funéraire de l'Imerina».
La maison à un étage situé à l'est
«où vit encore un descendant de Rainimboay»,
mais que Marie-Cécile Hyais n'a pu rencontrer est aussi
ornée sur la façade, de deux colonnes à étages,
soutenant un balcon en renfoncement. «Les colonnes sont
en pierre, rappelant le style du tombeau, mais plus sévères
et beaucoup moins ornées».
Elle note aussi la ressemblance «qui laisse prévoir
une relation entre l'architecture domestique et funéraire».
Ainsi, «l'ère labordienne ne se limiterait pas aux
tombeaux, mais aurait profondément rénové
toutes la conception architecturale dans la cité de l'Imerina
et pendant plusieurs années». |