Les trésors d'Ambohimanga
Andrianampoinimerina a choisi Ambohimanga pour en faire une ville sainte.
Les tombeaux royaux de la ville, protégée et régie
par un sévère bouclier d'interdits, préservée
de toute violation, étaient le dépôt des biens les
plus précieux du roi. Cet exemple fut suivi ensuite par tous ses
successeurs. Personne n' osait s' en approcher car la peine de mort attendait
tout voleur de biens royaux. A leur tête il y avait Rasanjy, ancien
secrétaire de l' ancien premier ministre Rainilaiarivony et devenu
par le jeu de la veste retournée un des serviteurs inconditionnels
du chef de la colonie. Cela lui permit de se voir attribuer le titre et
la fonction de gouverneur général de l' Imerina, de mettre
la main sur ces biens désormais sans propriétaire puisque
la dernière reine fut envoyée, ce jour-la, en exil à
l' île de la Réunion.
Le capitaine Freystätter, chef du poste d'Ambohimanga, très
choqué, dut, d' ailleurs, adresser un long compte rendu aux instances
supérieures pour signaler une fouille effectuée par Rasanjy
et quelques-uns de ses hommes dans cette nécropole. Il déclara
: "S' il s' agit de s' emparer des piastres censées dormir
dans ces lieux, qu' on en touche seulement un mot au chef de poste car
il se fera le devoir de les amener discrètement s' il le fallait".
En tout cas, quand on avait détruit les tombeaux d'Ambohimanga
après les avoir vidé de leurs occupants, L'administration
française put en retirer des milliers de piastres dont la valeur
ne fut pas révélé officiellement. Elles furent confisquées
immédiatement par le Trésor Public.
Quelques années plus tard, en mai 1905, un autre trésor
fut découvert dans une vieille case en démolition à
Ambohimanga dans 1'enceinte du rova de Bevato, qui appartenait au roi
Andriambelomasina : il consistait en 15 kilogrammes d'anciennes piastres
d'argent aux effigies de Charles III et de Charles IV et de deux chaînes
d'argent massif, formée de 17 maillons, d'un poids approximatif
de 16 kilogrammes: les millésimes des monnaies variant entre les
années 1772 et 1806. Les fruits de cette découverte furent
déposés dans le musée de Manjakamiadana |