Les Andrianentoarivo, seigneurs du Vonizongo
Babay actuelle avait été la capitale de la seigneurie du Vonizongo.
Sous le règne d’Andrianjaka à Antananarivo (1610-1630), le prince Andrianentoarivo, se distingue en fondant le Vonizongo dont la capitale est Babay. À cette époque, c’est encore une région inhabitée. Andrianentoarivo, d’origine Antehiroka, arrive dans cette contrée déserte après un périple qui le mène notamment à Fandranety, Ambolamena et Ambohimalaza, et au cours duquel il crée le village de Babay et de Lohavohitra, juste en face (Ramisandrazana Rakotoariseheno Testaments politiques et mode de gouvernance des souverains de l’Imerina VIIIe-XVIIIe siècle, communication à l’Académie malgache, 19 décembre 2019).
Neveu d’Andriampirokana, cousin au second degré de Ralambo, d’Andriatompokoindrindra et d’Andrianjaka, comme l’explique le pasteur Rainitovo, ( Enquêtes historiques ), le grand-père d’Andrianentoarivo serait le frère d’Andriampohimanjaka lequel dut se soumettre à l’ainé, de même que son père dut se soumettre à Andriamanelo, et lui de se soumettre à Andrianjaka, car il ne peut faire autrement.
Il aurait demandé à Andrianjaka la permission d’élire domicile à Ambohipotsy. Il a alors la charge de gouverner les Merinatsimo avec Andriamasinavalona, du temps où il vit pendant trois ans à Ialamanga (Analamanga). Il participe au creusement d’Ankadimbahoaka avec les gens de Sisaony, mais il est battu par Andriantsitakatrandriana et Andriantompokoindrindra dans le combat de l’effort et de la vitesse au travail.
Par la suite, Andrianentoarivo demande à partir dans le Vonizongo comme Tompomenakely seigneur de fief de Lohavohitra, devenu le nouveau nom d’Ambohitrandriamanitra. Car, en se soumettant à Andrianjaka, il obtient le statut de seigneurie pour le Vonizongo et devient, par la même occasion, un notable dans le gouvernement du Roi.
Tout le pays l’accepte, depuis Ambohimirimo, Moriandro à l’Ouest, et Andriba Ankazotokana au Sud. Il règne sur des Fokonolona appelés Maromadinika et Antaimanangoana. Il demande la main de Rambolasolia auprès d’Andriamananitany, frère de la mère de la jeune fille. Ils eurent deux fils et une fille, lesquels à leur tour eurent dix enfants. Les dix Loholona furent répartis entre eux. Ils commandèrent les Tsialamboninahitra, les Famailahy, les Volaniray, les Manganihany et les Madiokoroka.
Selon l’académicienne, il installe ses deux fils, Andriantoamanjaka et Andriamosanja, à Maromadinika et Antaimanangoana pour entreprendre leur pacification. La région et les clans qui se soumettent à lui, sont catégorisés en Menakely (propriété féodale).
Mais à la mort d’Andrianjaka, l’héritier d’Andrianentoarivo à Antaimanangoana se proclame roi du Vonizongo en profitant de la vacance du pouvoir. La contrée devient ainsi une principauté autonome jusqu’au règne d’Andriamasinavalona. La dislocation est constatée dans cette marge lointaine. Toujours d’après Ramisandrazana Rakotoariseheno, les Loholona emmenés au début seraient peut-être peu nombreux, tandis que les Fokonolona du lieu sont probablement peu représentés. Le pasteur Rainitovo indique qu’Andriamasinavalona leur refuse certains privilèges princiers, mais c’est sans grand succès : « Les Andrianentoarivo eurent toujours gain de cause. »
Des traditions orales rapportées par un grand-père du village actuel, contacté par l’historienne, rapportent qu’Andrianjaka et Andrianentoarivo étaient même frères. Tous deux avaient habités l’Andringitr», le premier à l’Ouest où l’on érige une pierre nommée Ambatonandrianjaka, et le second à l’Est qui obtient une pierre levée appelée Ambatonandrianentoarivo.
Plus tard, Andrianentoarivo divise le territoire du Vonizongo entre ses fils : Andriantoamanjaka hérite de la partie sud et Andriamosanja de la partie nord.
Pela Ravalitera Journal Express |